Les vautours fauves vivent en colonie. Dans le meilleur des cas chaque couple élève un jeune par an. L’incubation a lieu au coeur de l’hiver, l’éclosion au printemps et l’envol du jeune en été, généralement en juillet.
Dans les années 70, l’espèce était au bord de l’extinction en France. Leur protection dans les Pyrénées et leur réintroduction dans les Alpes et le sud du Massif Central ont permis une nette augmentation de leurs effectifs depuis 40 ans. Les populations du vautour fauve ont même explosé en Espagne à la faveur de la multiplication des dépôts de déchets de viandes issus de l’élevage intensif. Cette dépendance alimentaire contre-nature s’est révélée catastrophique dès lors que les directives européennes interdisant le dépôt de cadavres ont été appliquées sans discernement touchant aussi bien les pratiques agricoles intensives (élevages industriels…) qu’extensives (élevages traditionnels de moyenne et haute montagne). On a observé du fait de la famine engendrée une chute dramatique des effectifs des colonies espagnoles.
Témoins de cette crise les récits de vautours se nourrissant sur des animaux vivants affaiblis se sont multipliés notamment sur les bêtes mettant bas.
De là à affirmer que les vautour fauves ont modifié leur comportement il y un pas… Ils restent du fait de leurs adaptations morphologiques (absence de serres…) des nécrophages stricts, auxiliaire appréciés de l’élevage intensif, qui assure rapidement et gratuitement l’élimination des carcasses.
L’avenir des vautours fauves dans les Pyrénées basques, mais aussi de l’ensemble des rapaces nécrophages, dépend essentiellement de la bonne santé du pastoralisme multiséculaire mais aussi d’un réajustement des règlements sanitaires en matière d’élimination des cadavres issus de l’élevage extensif.
Photographies
Fiche d’identité
Nom scientifique : Gyps fulvus
Euskara : Sai arrea
Français : Vautour fauve
Espagnol : Buitre leonado
Anglais : Griffon vulture
Taille : 85 – 105 cm
Envergure : 2m40 – 2m80
Poids : 6,2 – 8,5 kg
Statut : Espèce protégée. Classée « Rare » sur la liste rouge des espèces menacées et à surveiller en France.