Le Casseur d’os
Le Gypaète barbu se distingue particulièrement des autres rapaces nécrophages par son régime alimentaire essentiellement composé d’os, ce qui lui vaut le surnom de “casseur d’os”. Cette spécificité l’oblige à prospecter un vaste domaine pouvant aller jusqu’à 400 km². Si un os est trop long pour être avalé, le gypaète s’envole en l’emportant dans ses serres, puis le jette sur les rochers pour le briser. Ainsi grâce à son gosier élastique et à son estomac surpuissant, il avale et digère des morceaux de de 25 cm de long.
Coloration du plumage
La couleur du plumage du gypaète attire aussi le regard.
Elle est obtenue par des bains dans des sources d’eau et de boues ferrugineuses.
Une espèce toujours fragile
Le gypaète barbu est une espèce particulièrement sensible d’autant que son cycle de reproduction est assez lent : le gypaète n’est adulte que vers 7 ans et n’élève, au mieux, qu’un jeune par an. En fait il ne réussira sa première reproduction dans les Pyrénées qu’à l’âge de 10 ou 11 ans en moyenne. Plus que les rigueurs de l’hiver, la pluviométrie abondante impactera davantage les succès de ses reproductions. Aux conditions climatiques défavorables s’ajoutent les dérangements résultant de la pratique d’activités humaines à proximité du nid, ainsi plus de la moitié des couples qui pondent échouent.
Recensements européens : 2021
Malgré une augmentation notable des effectifs depuis 30 ans, le suivi régulier de l’état de conservation des populations demeure indispensable.
– En 2021, 182 à 184 couples territoriaux étaient recensés sur les deux versants des Pyrénées.
– En France 77 couples territoriaux sont présents en 2021.
– Dans les Alpes françaises, on comptait 61 couples territoriaux.
– En Corse, 4 couples sont présents.
Source : La Circulaire du Gypaète barbu dans les Pyrénées françaises, n° 87, décembre 2021. LPO.
Les programmes de protection
Le gypaète barbu bénéficie de plusieurs programmes de protection dans les Alpes, en Corse et dans les Pyrénées françaises et espagnoles.
Le Plan national d’actions en faveur du Gypaète barbu 2010 – 2020
(voir la présentation)
Le Life GypConnect
Conduit avec la Vulture Conservation Foundation (VCF) dans le cadre du programme européen sur les espèces en danger (EEP) mis en œuvre au niveau international sous la responsabilité de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA), le LIFE GYPCONNECT figure comme une priorité stratégique de la VCF (cf. Bearded vulture Alpine Reintroduction Project – Release rationale and strategy 2014-2016) et intervient en cohérence avec les différents programmes européens (mis en œuvre dès 1974) qui visent à la sauvegarde du Gypaète barbu et à la reconquête des territoires où il a disparu.
Voir : https://gypaetebarbu.fr/life-gypconnect/
Les fiches de connaissance du Gypaète barbu
L'association SAIAK a produit quatre fiches téléchargeables gratuitement au format PDF pour mieux connaître le gypaète barbu. Avec un focus spécifique sur la présence et le suivi de cette espèce en Pays Basque nord.
- Sur les traces du Gypaète barbu au Pays Basque
- Le Gypaète barbu au Pays Basque
- Le Gypaète barbu au Pays Basque: un avenir fragile
- Le Gypaète barbu : coloration du plumage
Fiche d’identité
Nom scientifique : Gypaetus barbatus (Linnaeus, 1758)
gyps / vautour et aetus / aigle = vautour aigle
. Euskara : Ugatza
. Français : Gypaète barbu
. Espagnol : Quebrantahuesos
. Anglais : Bearded vulture
Embranchement : Vertébrés
. Classe : Oiseaux
. Ordre : Accipitriformes
. Famille : Accipitridae
. Genre : Gypaetus
. Espèce : barbatus
Il existe 2 sous-espèces
. Gypaetus barbatus barbatus (Linnaeus, 1758) est l’espèce que nous connaissons qui vit en Eurasie et
. Gypaetus barbatus meridionalis (Keyserling & J.H. Blasius, 1840) présente en Afrique de l’Est (surtout en Ethiopie) et en Afrique du Sud. Cette espèce se distingue de la précédente par ses tarses peu emplumés et l’absence de tache noire sur la zone auditive avec un moindre poids et une taille légèrement inférieure.
Description
Taille : 1,10 m / 1,50 m (la longueur du bec au bout de la queue)
Envergure : 2,65 m / 2,80 m
Poids : 5 kg / 7 kg (celui-ci varie en fonction des individus et de leur état physiologique)
Longévité : 20 à 30 ans, voire plus en captivité
Maturité sexuelle : en général pas avant l’âge de 7 ans.
Critères d’identification du Gypaète barbu (Gypaetus barbatus barbatus) en fonction de l’âge et des caractéristiques du plumage (voir ce dépliant).
Reproduction
Parades nuptiales : à partir d’octobre.
Ponte : 1 à 2 œufs (le second à quelques jours d’intervalle) entre mi-décembre et fin février
Incubation : 53 à 55 jours
Eclosion : début mars en général
Elevage : 120 jours à peu près.
Envol du jeune : entre fin juin et début août
Statut de conservation : Espèce protégée. Classée « En danger » (EN), sur la Liste Rouge des espèces menacées en France.
En France, le Gypaète barbu est protégé en application des articles L.411-1 et L.411-2 du code de l’environnement et par l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Au niveau européen, l’espèce est classée comme « vulnérable » (VU). Elle est inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » n°79/409/CEE du Conseil de l’Europe du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages qui mentionne le Gypaète barbu parmi les espèces devant faire l’objet de mesures spéciales de conservation, en particulier en ce qui concerne son habitat (Zone de Protection Spéciale). En droit français l’arrêté du 16 novembre 2001 classe le Gypaète barbu parmi les espèces pouvant justifier de la désignation de zones de protection spéciales (ZSM) au titre du réseau écologique européen Natura 2000. Le Gypaète barbu est inscrit en Annexe II de la Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe ratifiée par la France dans laquelle il apparaît comme « espèce devant être strictement protégée ».
UICN : Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine (2016).