Un gypaète barbu adulte blessé a été découvert sur la commune d’Estaing Hautes Pyrénées (Camping Pyrénées Natura) le jeudi 16 avril 2009. Il a été rapidement amené à la clinique vétérinaire de Jullian (près de Tarbes) par l’ONCFS.

Ce gypaète très amaigri : 3,9 kg (moyenne 5 à 7 kg) et en hypothermie présentait un abcès important au tarse gauche. Les radios n’ont pas révélé de fracture et l’oiseau a été mis sous perfusion d’antibiotiques.

Le vendredi 24 avril, l’ONCFS 65 a transféré ce gypaète au centre de sauvegarde de la faune sauvage Hegalaldia à Ustaritz. Il avait repris un peu de poids car à son arrivée il pesait 4,2 kg.

Pour l’instant, il est prématuré d’avancer un pronostic. Il faudra attendre sans doute plusieurs semaines pour savoir si le gypaète pourra retrouver la liberté.

Gypaète barbu blessé : oiseau de foire ? L’avis d’Isabelle Rebours présidente de Saiak

Une photo publiée dans la Dépêche du Midi montre le gypaète avec sa perfusion dans une cage ouverte de la clinique vétérinaire de Jullian avec le docteur Florence Mathieu au premier plan. Cet oiseau blessé – mais sauvage – se trouve dans un environnement inhabituel sans avoir la possibilité de fuir, nous pouvons aisément imaginer que cette situation génère du stress. La journaliste elle-même est consciente que sa présence n’est pas neutre puisqu’elle écrit « … l’oeil cerclé de rouge aux aguets, où danse une petite flamme d’apeurement… »». Alors si je me réjouis de l’intérêt que portent les médias au gypaète, je regrette qu’ils aient pu l’approcher de cette façon (NB : le sujet a aussi été traité dans les même condition sur une antenne locale de France 3).

2008 : hécatombe en Europe pour le gypaète barbu

Si l’on fait le bilan des cas de mortalité détectés en Europe en 2008, le tableau est bien noir avec 14 cas de mortalité sans compter les mortalités de poussins :

  • 3 cas en Andalousie, alors que depuis 2006 aucun jeune réintroduit n’avait disparu.
  • 3 cas en Sardaigne : les 3 jeunes réintroduits meurent empoisonnés 2 mois après leur envol.
  • 1 cas en Suisse : un jeune probablement affaibli par une exposition au plomb.
  • 3 cas en Aragon : deux adultes dont la femelle marquée « Collarada » et le jeune « Ventura » élevé artificiellement par la Fondation para la Conservation del Quebrantahuesos.
  • 2 cas en Catalogne : deux adultes dont le mâle « Alfredo ».
  • 2 cas dans les Pyrénées françaises : deux adultes probablement cantonnés.

Au total dans les Pyrénées, 7 cas de mortalité (6 adultes et 1 jeune) ont été enregistrés en 2008.

L’échec subit en Sardaigne et l’importante mortalité enregistrée en Andalousie et dans les Pyrénées montrent à quel point l’avenir de l’espèce en Europe sur le long terme est préoccupant. Découvrir le cadavre d’un oiseau non muni d’émetteur, dans les immensités montagnardes inaccessibles durant la majeure partie de l’année, tient au hasard et les cas de mortalité détectés dans les Pyrénées ne reflètent sans doute qu’une faible proportion des pertes subies. La très forte proportion d’oiseaux adultes découverts morts est très inquiétante !

Source: Extrait du Réseau Casseur d’os – Circulaire n° 51 – Martine Razin

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