Le hibou grand-duc fait partie de la famille des strigiformes à laquelle appartiennent les chouettes et les hiboux . Des quatre espèces de hiboux présents en France il est le plus imposant. Grand prédateur de la nuit, le grand-duc a un spectre de proie très large qui peut aller du rapace comme le milan ou le faucon pèlerin au lapin, au rat surmulot voir au chat domestique.
Possédant une vue et surtout une ouïe excellente il chasse à partir d’ un affût ou en louvoyant à basse altitude de son vol totalement silencieux. Ses proies sont toujours saisies par surprise. De taille imposante, la femelle un peu plus grande que le mâle peut mesurer plus de 70cm de haut et son envergure atteindre les 1m70.
Les sites connus au Pays Basque sont tous situés sur du rocher parfois au pied de simples bloques ou bien au milieu d’une grande falaise. L’espèce est sédentaire et le couple reste très fidèle au site de reproduction. C’est un oiseau qui malgré sa taille peut être très productif et le nombre de poussins que peut élever un couple peut aller de un jusqu’à quatre ou exceptionnellement cinq jeunes.
Comme la plupart des nocturnes, le grand-duc ne construit pas de nid mais se contente de gratter le sol meuble pour former une cuvette où seront déposés les oeufs. Le lieu de ponte est souvent très bien protégé soit dans une grotte ou bien sous un surplomb derrière un écran de végétation.
Au Pays Basque les dates de pontes se situent vers la mi-février mais il peut y avoir des couples très précoces qui pondent dès la fin décembre-début janvier. Il semble qu’ une abondance de proies tout au long de l’ année comme celle du rat surmulot déclenche plus rapidement le cycle de reproduction. Au Pays Basque , nous connaissons un couple dont les jeunes prennent l’ envol dès les premiers jours d’avril alors que d’ autre couple sont encore à ces dates en pleine couvaison ! L’ incubation dure environ 30/32 jours. La ponte étant échelonnée et l’incubation commençant dès le premier oeuf, il y a des écarts de taille importants entre l’ aîné et le cadet. Contrairement aux aigles où l’ aîné des poussins harcèle systématiquement à coup de becs son frère cadet jusqu’ à le tuer, il en est rien chez le hibou grand-duc qui semble avoir au contraire un sens de la fratrie très marqué. Les poussins restent à l’aire environ 2 mois avant d’ effectuer leurs premiers vols.
Le statut du hibou-grand-duc était encore mal connu au Pays Basque jusque dans les années 1990, date où les premiers couples cantonnés ont été découverts. Depuis, Saiak essaie de faire un suivi des couples cantonnés et de la prospection de manière plus systématique mais beaucoup reste à faire. Bien qu’étant le plus imposant des rapaces nocturnes, il en est pas moins de moeurs très discrètes et peut vivre très près de l’homme sans pour autant que celui-ci s’en aperçoive. Ainsi, comme l’a prouvé une nouvelle fois le suivi réalisé début 2009, des couples péri-urbains peuvent cohabiter avec une certaine activité humaine pour peu que la falaise qui leur sert de refuge soit préservée de tout dérangement.
Auteur : Alain Pagoaga – Saiak
En savoir plus :
- Coordinateur du suivi de l’espèce au sein de l’association Saiak : Alain Pagoaga
- La monographie sur le grand-duc de Gilbert Cochet aux éditions Delachaux et Niestlé
- Les rapaces d’Europe de Paul Géroudet
- Oiseaux.net