Les volets de l’étude

La façon actuelle de se débarrasser des cadavres d’ovins (dépôts sauvages ou officieux) n’est pas sereine et peu « durable ». L’installation d’une placette d’équarrissage naturel par le Vautour fauve dans un cadre légal permettrait de prendre en compte l’aspect sanitaire et d’impliquer le monde pastoral dans la gestion des rapaces nécrophages tout en bénéficiant de leur présence (équarrissage naturel, non polluant, rapide et gratuit). Cette étude de faisabilité – en cours de réalisation – se déroule en concertation avec les éleveurs. Elle comporte 5 volets : biologique, règlementaire, pastoral, sanitaire et contractuel. Ce suivi par échantillons – inédit – s’insère dans le « volet biologie » et a été mis en place par Saiak. L’animation technique et l’étude réglementaire sont réalisées par Euskal Herriko laborantza Ganbara.

Une placette d’équarrissage naturel par le Vautour fauve dans un cadre légal est un site autorisé
(arrêté préfectoral), aménagé, géré et surveillé par le ou les éleveurs qui l’ont installé et qui y
déposent des cadavres issus de leurs exploitations. La placette est donc irrégulièrement pourvue,
en cela, elle favorise le développement d’une stratégie de prospection aléatoire des rapaces
nécrophages. Il ne s’agit donc pas d’un nourrissage destiné à développer la population de vautours
fauves.

Le suivi mené par Saiak

Depuis la création de l’association en 1979, Saiak s’est investit pour une meilleure connaissance du Vautour fauve au Pays basque nord. Ainsi, entre 1979 et 1990, des recensements exhaustifs annuels de la population nicheuse ont permis de suivre la dynamique positive de l’espèce sur le territoire. En  1994, un dernier inventaire est mené, avant que les priorités de l’association ne se portent sur des  espèces jugées plus menacées.
 
En 2007, la LPO coordonna un nouvel inventaire exhaustif de la population reproductrice du Vautour fauve, sur l’ensemble des Pyrénées française. L’action est réitérée en 2012 et permet d’obtenir une vision précise de l’aire de répartition et des effectifs reproducteurs de l’espèce sur le massif.
 

Photo : Jean Currutcharry

Au Pays basque nord, ce recensement fut mené par Saiak, l’ONCFS et l’ONF et a montré une nette augmentation des effectifs nicheurs et une baisse globale du succès reproducteur (nombre de jeune à l’envol par couple ayant pondu).

 
Etant donné l’immensité de la zone d’étude à couvrir, ce recensement exhaustif réclame des moyens importants et n’est donc reproduit que tous les 5 ans. De plus, les résultats obtenus amènent quelques interrogations laissées sans réponse, notamment sur la baisse observée du succès reproducteur.
 
C’est pourquoi, en 2014, dans le cadre du projet  « Etude et diagnostic préalables à l’installation d’une placette expérimentale d’équarrissage naturel par le Vautour fauve dans un cadre légal au Pays basque », grâce à un subventionnement LEADER Montagne Basque, Saiak lance un suivi par échantillon de la population nicheuse du Vautour fauve. Complémentaire du recensement quinquennal appliqué depuis 2007 dans les Pyrénées françaises, ce suivi devra être répété chaque année et répondre aux objectifs suivants :
  • Obtenir un indice fiable quant à l’évolution des effectifs nicheurs
  • Obtenir un indice fiable quant au succès reproducteur annuel
  • Connaitre les périodes d’échecs de la reproduction afin d’en évaluer les causes
  • Suivre l’expansion spatiale de la population nicheuse 
Ainsi, 14 sites de reproductions, répartis sur l’ensemble du territoire d’Iparralde, ont été choisis pour faire partie de l’échantillon étudié. En 2012, ces 14 sites ont accueilli 57 % de la population reproductrice. L’hétérogénéité des sites de reproduction propre à la population basque de Vautour fauve est ainsi prise en compte : orientations, altitude, proximité des activités humaines… Leur suivi devrait donc permettre de répondre aux objectifs fixés.
 

Photo : Aurélien André

Le protocole de suivi est basé sur celui utilisé en 2007 et 2012 pour le recensement quinquennal pyrénéen et sur le protocole de suivi échantillon mené par les navarrais depuis 2007. Il prévoit 3 à 5 visites sur chacun des sites échantillons, entre février et juin. Des prospections sont également prévues pour repérer d’éventuelles colonisation sur des sites jusque là inoccupés.

 
Ce type de protocole est tout à fait inédit. L’année 2014 sera donc un test important et devrait être le  premier pas d’une étude menée sur le long terme.
 
En parallèle de ce suivi, une étude du fonctionnement des dortoirs de l’espèce est entamée. La première étape consiste à localiser les lieux de regroupement sur une zone de 100Km² dans le piémont basque. Une fois ces dortoirs localisés et cartographiés, des comptages simultanés devront être mis en place sur l’ensemble des dortoirs afin d’évaluer les fluctuations d’effectifs en fonction des conditions météorologiques, de la saison, de la disponibilité en nourriture…

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France FEADER CG64

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